Un portait
de Gauri Lankesh est brandi lors d'une veillée organisée en son honneur,
le 6 septembre 2017 à Mumbai (AFP/Punit Pranajpe).
Reporters
sans frontières (RSF) est profondément choquée par l’assassinat de la
journaliste Gauri Lankesh à son domicile de Bangalore. L’organisation
exhorte les autorités indiennes à mettre en oeuvre tous les moyens à
leur disposition afin de retrouver et sanctionner rapidement les
meurtriers de cette figure de la liberté de la presse.
La presse indienne est en deuil. Dans la nuit du mardi 5 septembre, la journaliste Gauri Lankesh
a été visée par des hommes armés alors qu’elle ouvrait la porte de sa
résidence de Bangalore, dans l’état du Karnataka, dans le sud du pays.
Les assaillants, à moto, l’ont abattue d’au moins deux balles dans la
poitrine et une dans la tête, selon l’agence de presse Press Trust of India (PTI).
Les autorités n’ont jusqu’à présent pas pu préciser combien de
personnes sont suspectées, mais estiment qu’au moins quatre balles ont
été tirées sur la journaliste de 55 ans.
“Nous condamnons fermement ce terrible assassinat, qui prive la presse d’une parole rigoureuse et déterminée, et qui prive l’Inde d’une voix fondamentale à la vie démocratique du pays, déclare Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Nous prenons bonne note de la volonté des autorités locales de lancer une enquête et les encourageons à ne pas négliger la piste politique. Gauri Lankesh a été plusieurs fois la cible des nationalistes hindous au pouvoir et de leurs partisans, parce qu’elle refusait catégoriquement de se soumettre à l’autocensure qui gangrène les médias du pays.”
Journaliste renommée, Gauri Lankesh était rédactrice pour le tabloïd Lankesh Patrike, fondé en 1980 par son père, P. Lankesh. Elle était connue pour ses prises de position en faveur des femmes. Elle se prononçait également ouvertement contre le système des castes et critiquait le conservatisme et les nationalistes hindous. Cela lui a valu d’être poursuivie par deux fois, pour diffamation, par deux membres du parti du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), principal parti nationaliste du pays. Gauri Lankesh n’a cependant jamais plié face aux pressions judiciaires. Ses proches la décrivent comme une journaliste courageuse et franche.
Le pouvoir de Narendra Modi lance depuis plusieurs années des actions afin d’éliminer des médias tout discours “anti-nationaliste”, conduisant la presse indienne à l’autocensure. Lorsqu’elle s’y refuse, les journalistes sont poursuivis en justice pour diffamation, ou encore en vertu de la section 124A du code pénal, qui punit de la prison à perpétuité ceux qui seraient reconnus coupables de “sédition”.
Dans d’autres cas, lorsque les critiques envers les autorités se révèlent trop véhémentes, les journalistes sont victimes d’agressions physiques parfois fatales. En 2016, deux journalistes pour Jansandesh Times et Hindustan, Karun Misra et Ranjan Rajdev, ont été tués par balles par des assaillants en moto après avoir notamment traité d’activités minières illégales et de poursuites judiciaires contre un ancien membre du parlement. En 2015, ce sont cinq journalistes qui ont été assassinés pour leur activité professionnelle. Parmi eux, Jagendra Singh a succombé à ses blessures à la suite d’une perquisition menée à son domicile par la police locale et en présence d’un officiel du gouvernement, durant laquelle il a été grièvement brûlé.
L’Inde est située à la 136ème position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2017.
“Nous condamnons fermement ce terrible assassinat, qui prive la presse d’une parole rigoureuse et déterminée, et qui prive l’Inde d’une voix fondamentale à la vie démocratique du pays, déclare Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Nous prenons bonne note de la volonté des autorités locales de lancer une enquête et les encourageons à ne pas négliger la piste politique. Gauri Lankesh a été plusieurs fois la cible des nationalistes hindous au pouvoir et de leurs partisans, parce qu’elle refusait catégoriquement de se soumettre à l’autocensure qui gangrène les médias du pays.”
Journaliste renommée, Gauri Lankesh était rédactrice pour le tabloïd Lankesh Patrike, fondé en 1980 par son père, P. Lankesh. Elle était connue pour ses prises de position en faveur des femmes. Elle se prononçait également ouvertement contre le système des castes et critiquait le conservatisme et les nationalistes hindous. Cela lui a valu d’être poursuivie par deux fois, pour diffamation, par deux membres du parti du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), principal parti nationaliste du pays. Gauri Lankesh n’a cependant jamais plié face aux pressions judiciaires. Ses proches la décrivent comme une journaliste courageuse et franche.
Le pouvoir de Narendra Modi lance depuis plusieurs années des actions afin d’éliminer des médias tout discours “anti-nationaliste”, conduisant la presse indienne à l’autocensure. Lorsqu’elle s’y refuse, les journalistes sont poursuivis en justice pour diffamation, ou encore en vertu de la section 124A du code pénal, qui punit de la prison à perpétuité ceux qui seraient reconnus coupables de “sédition”.
Dans d’autres cas, lorsque les critiques envers les autorités se révèlent trop véhémentes, les journalistes sont victimes d’agressions physiques parfois fatales. En 2016, deux journalistes pour Jansandesh Times et Hindustan, Karun Misra et Ranjan Rajdev, ont été tués par balles par des assaillants en moto après avoir notamment traité d’activités minières illégales et de poursuites judiciaires contre un ancien membre du parlement. En 2015, ce sont cinq journalistes qui ont été assassinés pour leur activité professionnelle. Parmi eux, Jagendra Singh a succombé à ses blessures à la suite d’une perquisition menée à son domicile par la police locale et en présence d’un officiel du gouvernement, durant laquelle il a été grièvement brûlé.
L’Inde est située à la 136ème position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2017.
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