Pam Hogg, du latex, du tulle et du trash



Provocatrices, les silhouettes de la designeuse anglaise ont une fois encore créé l’événement à Londres, le 16 février. Une mode électrique, excentrique et punk-rock, à l’image de sa créatrice.
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken

Dans la mode, il existe deux sortes de designers : ceux dont le look personnel est ultrabasique, loin de leurs créations, et ceux qui incarnent complètement leur style. Pam Hogg appartient à cette dernière catégorie. Designer et musicienne, cette Ecossaise aux couleurs de cheveux changeantes (tout sauf beige-marron) a un solide CV. Diplômée de la Glasgow School of Arts, elle a ensuite complété son cursus au Royal College of Art de Londres. Dès la fin des années 1970, ses deux passions s’expriment en parallèle : elle intègre un premier groupe, Rubbish, avant de lancer sa marque en 1981. Son style punk-rock (pour la musique comme pour les vêtements) connaît vite le succès dans cette époque festive ; en marge de ses collections, elle signe des tenues de scène pour Debbie Harry ou Siouxsie Sioux. Sa signature : des combinaisons pantalons seconde peau colorées en lurex et latex.

Parenthèse purement musicale

A partir de 1992, la créatrice ouvre une parenthèse purement musicale dans sa carrière et part en tournée avec son groupe Doll, qui ouvre les concerts de Debbie Harry. Il faudra attendre 2009 pour la revoir sur les podiums ; entre-temps, elle sera passée part la case vidéo avec son film Accelerator, bijou underground où l’on croise Anita Pallenberg, Bobby Gillespie mais aussi Daryl Hannah et David Soul.
Aujourd’hui Pam Hogg est une véritable icône punk-rock dont les défilés attirent une faune assortie et haut de gamme : Nick Rhodes des Duran Duran était au premier rang du show, vendredi 16 février. Féministe engagée avant que ce soit la mode dans la mode, elle avait notamment créé en 2014 un tee-shirt prenant la défense des Pussy Riot, ce groupe de punk-rock féministe russe alors emprisonné par le régime de Vladimir Poutine.

Electrique, excentrique et terriblement réjouissante

En 2018, la créatrice n’a rien perdu de son mordant. Sa mode est toujours aussi déjantée et provocatrice, les silhouettes habillées de latex noir, bas compris, croisent des manteaux victoriens transformés en tenue de scène glam’rock ou des combinaisons en tulle et broderies de poupées guerrières, trash juste ce qu’il faut. Ses mannequins sont souvent des amies, avec de fortes personnalités et des corps de déesses loin des modèles passe-partout d’aujourd’hui. C’est électrique, excentrique et terriblement réjouissant.
Typique de l’indépendance créative des designers britanniques, cette marque et sa fondatrice incarnent aussi une autre vision de la mode. La griffe est celle d’une « famille » de gens qui se reconnaissent dans ces références, le tout hors des tendances et problématiques de marché des grandes marques. Et l’essor des réseaux sociaux semble favoriser l’épanouissement de ces « poches » de sous-cultures pointues et intègres. La formule Pam Hogg est donc dans l’air du temps, sans doute malgré elle.
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken
Pam Hogg
Pam Hogg Marc Aitken

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