Nuku Hiva: Un témoin aurait vu Henri Haiti au lendemain du drame



Bouleversée par l'horrible fait divers qui frappe son île, la communauté marquisienne, plus que jamais solidaire, souhaite que la lumière soit faite sur l'affaire Henri Haiti, le meurtrier présumé du touriste allemand Stefan Ramin. "Nous souhaitons qu'il se rende!" explique au micro de Tahiti Infos Toa Taiaapu, le président de la fédération "Te ono nui o te hana enana", une organisation marquisienne qui recevait la presse ce matin pour la promotion du mini festival des Marquises.
"La population de Nuku Hiva a envie de participer aux recherches, nous ne comprenons pas pourquoi les enquêteurs ne nous sollicitent pas! Ils sont partout dans l'île mais ils nous laissent à l'écart." Pourtant, nul connaît les montagnes et les vallées mieux que les chasseurs marquisiens. Ils savent où se trouvent les refuges, les "planques". "Henri est un chasseur, et en plus il est marquisien, nous sommes robustes aux Marquises, il est capable de survivre plusieurs mois en cavale!"
"Ce qu'il faut savoir", nous explique T., d'origine marquisienne, "c'est qu'aux Marquises il y a une tradition qui consiste à toujours laisser des vivres dans les cabanes de chasseurs. Quand les chasseurs s'en vont ils laissent des boites de conserve et de l'épicerie sèche pour ceux qui viendront après. C'est une tradition." Le fugitif qui connait bien les refuges a donc de quoi vivre plusieurs mois dans les montagnes.

Ce matin il semble que la situation ait changé. En effet les enquêteurs ont fait appel à certains chasseurs les invitant à se joindre à la traque.

Une information qui a été confirmée par K., la maman d'un des chasseurs jointe par téléphone par Tahiti Infos, et qui a souhaité garder l'anonymat. "Mon fils vit à Nuku Hiva et passe son temps sur le plateau de Toovii à nourrir les chevaux, les boeufs, il va de temps en temps chasser avec ses amis. Il connait bien les montagnes, les petits coins. Le copain de mon fils, qui était dans la cabane au plateau, a vu Henri Haiti au lendemain de l'agression qui était revenu chercher des vivres et des vêtements". A ce moment-là, les jeunes gens se trouvaient dans un endroit coupé du monde, sans télévision ni radio. Ils n'étaient donc pas encore au courant de l'affaire. C'est seulement le lendemain en se rendant au village qu'ils ont découvert que Henri Haiti était recherché. D'autres témoignages confirmeraient que le fuyard a été vu dans différents endroits de l'île.

Aujourd'hui le fils de K. a été sollicité par les gendarmes pour participer aux recherches. K. nous confirme elle aussi qu'au début, la population n'avait pas le droit de participer aux recherches: "il fallait laisser faire les experts", ironise K. "mais maintenant, ils se rendent bien compte que les montagnes appartiennent à ceux qui les connaissent..."

Interrogée sur le suspect, K. nous explique que la population a beaucoup de mal à comprendre ce qui s'est passé. "On ne peut pas imaginer qu'il ait put faire du mal, Henri Haiti est revenu de Tahiti fin juin ou début juillet, après une déception amoureuse. Sa copine l'avait laissé tomber et il est rentré aux Marquises, mais ce n'est pas un gars méchant!"

De part et d'autre des témoignages, le message est le même: "Il faut que Henri se rende à la police. Il faut que la lumière se fasse, on ne peut pas laisser dire des choses aussi graves que ce qu'on a entendu sur le cannibalisme et tout!" expliquent les représentants de cette communauté qui a été choquée par les propos insultants qui ont circulé sur les médias internationaux.

Nuku Hiva doit retrouver son calme, et une certaine aura, tourner la page et se préparer pour les festivités de fin d'année: "Henri! rends-toi!"
Source TahitiInfos

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