Emmanuel Macron annonce la naturalisation du sans-papiers Malien qui a sauvé un enfant du vide


 
Son acte spontané, filmé, a été vu des millions de fois sur les réseaux sociaux où son geste spectaculaire était célébré. En quelques secondes, Mamoudou Gassama a escaladé la façade d’un immeuble parisien pour sauver un enfant suspendu dans le vide au 4e étage. Diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo est rapidement devenue virale, avec déjà plus de quatre millions de vues dimanche en fin de journée.
Reçu ce lundi matin à l'Elysée par Emmanuel Macron, Mamoudou Gassama va être naturalisé français et devrait intégrer le service civique des sapeurs-pompiers. «Tous les papiers vont être régularisés», lui a assuré le chef de l’Etat lors d’un échange, diffusé sur sa page Facebook. Le président de la République lui a également proposé d’entamer les démarches en vue d’une naturalisation, ce que Mamoudou Gassama a accepté.

«Geste héroïque»

Les politiques se sont empressés de louer le courage de celui que l'on a vite surnommé «l’homme-araignée». La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s’est entretenue avec lui au téléphone. «Il m’a expliqué être arrivé du Mali il y a quelques mois en rêvant de construire sa vie ici. Je lui ai répondu que son geste héroïque est un exemple pour tous les citoyens et que la Ville de Paris aura évidemment à coeur de le soutenir dans ses démarches pour s’établir en France», a-t-elle indiqué.
SOS Racisme estime que «Mamoudou Gassama nous rappelle utilement que les personnes en situation irrégulière sont des êtres humains, avec […] l’immense courage dont beaucoup ont fait preuve dans leur périlleux voyage vers l’Europe. Un courage qu’ils continuent souvent à manifester ici», avant de demander «au ministre de l’Intérieur de régulariser la situation de Monsieur Gassama, qui a su faire preuve d’un courage aussi rare qu’admirable», dans un communiqué publié dimanche.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’enfant s’est retrouvé seul sur le balcon en l’absence des parents à leur domicile. Peu après les faits, le père de l’enfant, né en 1981 et sans antécédent judiciaire, a été placé en garde à vue pour avoir laissé son enfant sans surveillance, a-t-on appris de source judiciaire. Il devait être déféré au tribunal de Paris dimanche dans la soirée en vue de poursuites judiciaires. L’enfant a été placé dans une structure d’accueil. Sa mère n’était pas à Paris au moment des faits.
AFP

une coiffure afro fait polémique sur un campus


 
 
Une étudiante congolaise a déclenché une polémique en se plaignant d’avoir été empêchée de rentrer sur un campus de Kinshasa en raison de sa coiffure naturelle style “Afro”, un des symboles de l’identité des femmes noires.
Depuis quelques années, des femmes congolaises tendent à abandonner les cheveux artificiels (extension, défrisage ou perruques) au profit de leur chevelure naturelle, dont l’activiste afro-américaine Angela Davis avait fait un symbole du “black power” dans les années 70 aux Etats-Unis.
A Kinshasa en 2018, c’est le cas de Charlotte, 26 ans, étudiante en économie à la très selecte Université catholique du Congo (UCC) : “A l’entrée du campus, les gardiens m’ont dit : on n’entre pas avec ce genre de coiffure ici”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Selon les règlements de l'Université, on n'a pas le droit de venir au cours sans se coiffer mais avec mes cheveux naturels, on a l'impression qu'ils ne sont pas bien peignés
“J’ai cherché à comprendre le pourquoi de cette interdiction. Pour eux, mes cheveux étaient en désordre et on m’a demandé de + bien les peigner +. J‘étais obligée de changer de coiffure. C’est pourquoi je me suis plainte sur ma page” Facebook, raconte-t-elle.
Son post avec ses cheveux touffus a été largement partagé sur le réseau social Twitter.
“Scandaleux ! (Il) faut faire quelque chose”, écrit sur son compte Jean-Mobert Senga, un militant congolais des droits de l’Homme.
L’UCC “ne s’oppose ni n’interdit les cheveux naturels africains” mais “exige que les cheveux soient peignés, c’est une exigence de propreté et de décence publique”, a expliqué le professeur Jean Onaotsho, le secrétaire général académique de cette institution, interrogé par l’AFP.
“Nous devons préserver les mœurs africaines dans cette société congolaise qui en a réellement besoin”, a-t-il répondu à l’AFP.
Université de renom en RDC, l’UCC est réputée être une institution élitiste.
“Selon les règlements de l’Université, on n’a pas le droit de venir au cours sans se coiffer mais avec mes cheveux naturels, on a l’impression qu’ils ne sont pas bien peignés”, selon Charlotte.
AFP

Ghana: Une célèbre actrice assume le "sexe contre loyer"


 
 Un vif débat agite le Ghana après les récents propos d'une actrice ghanéenne, estimant que les femmes avaient besoin des hommes pour "prendre soin" d'elles, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest régulièrement secoué par des scandales de harcèlement sexuel.
L'actrice Moesha Boduong avait confié dans une interview à la chaîne américaine CNN avoir eu une relation sexuelle avec un homme marié pour pouvoir payer ses factures et son loyer. "Au Ghana, le (système) économique est tel que vous avez besoin de quelqu'un pour prendre soin de vous. Vous ne pouvez pas gagner suffisamment d'argent en tant que femme ici", affirmait-elle dans l'entretien diffusé samedi aux Etats-Unis.
Une phrase qui a déclenché la colère de nombreux Ghanéens sur les réseaux sociaux et de vives critiques de responsables politiques, estimant qu'elle "rabaissait" l'image des femmes dans leur pays. L'actrice a rapidement publié des excuses sur Twitter et affirmé que son expérience personnelle "ne reflétait pas ce qui se passe dans la plupart des foyers".
Mais le mal était fait. Moesha Boduong a touché une corde sensible dans ce pays conservateur où le harcèlement sexuel est un phénomène répandu mais tabou. Les scandales de "notes contre du sexe" dans les lycées et universités font régulièrement la une des journaux au Ghana comme dans d'autres pays de la région.
C'est le cas au Nigeria, où les allégations d'une étudiante, qui dit avoir enregistré une conversation avec un professeur de fac lui demandant de coucher avec elle en échange d'une bonne note à un examen, ont fait couler beaucoup d'encre récemment. "Les histoires de professeurs qui cherchent à satisfaire leurs pulsions sexuelle sans se préoccuper du traumatisme mental et émotionnel dont souffrent leurs victimes sont fréquentes", écrivait vendredi l'éditorialiste nigérian Monday Philips Ekpe, dans le quotidien ThisDay. "Certains de ces hommes sans scrupules qualifient les filles de +gibier+".
Au Ghana, une enquête a également été ouverte sur des cas de harcèlement sexuel dont auraient été victimes des lycéennes de la part du personnel de leur établissement dans la région d'Ashanti (centre).
Il est courant que "les professeurs harcèlent (leurs élèves) pour coucher avec elles et leur accorder ainsi des bonnes notes", a expliqué à l'AFP Maame Akua Awereba, une représentante de l'ONG Pepper Dem Ministries, qui milite pour l'égalité hommes-femmes.
"Regardez le système, c'est lui qui donne le pouvoir aux hommes tandis que les filles doivent faire ces choses pour gagner de l'argent afin de (payer) des choses aussi basiques qu'un loyer", a-t-elle ajouté.

- "Crime" -

Dilys Sillah, fondatrice d'une association engagée dans la prévention contre les abus sexuels à Londres et à Accra, déplore la protection dont bénéficient souvent les hommes avec un certain statut social, décourageant les victimes de les dénoncer.
"Quand ces gens-là commettent certains crimes, personne n'ose se lever et dire quoi que ce soit. Il y a même certaines situations où d'autres victimes peuvent être impliquées mais elles ne parleront pas", affirme-t-elle. Dans le cas du harcèlement sexuel à l'école, les jeunes filles sont d'ailleurs souvent considérées comme responsables de leurs actes. Début avril, deux soeurs ghanéennes ont été emprisonnées après avoir agressé physiquement un professeur qui leur avait proposé un "accord" pour "améliorer" leurs notes.
"Tant que nous n'aurons pas reconnu que l'exploitation sexuelle des enfants est réelle et que c'est un crime, nous continuerons d'accuser la victime", estime Mme Sillah. "Nous devons mettre la responsabilité sur l'adulte".
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de Ghanéens estiment le moment venu de suivre l'exemple du mouvement #MeToo, lancé aux Etats-Unis par des femmes victimes d'abus ou de harcèlement sexuel, qui a connu ces derniers mois un succès foudroyant dans le monde entier.
Pour George Ossom-Batsa, professeur de religion à l'Université du Ghana, l'actrice Moesha Boduong a le mérite d'avoir été honnête, et d'avoir relancé le débat. "Au lieu de la condamner, on devrait saluer (ses propos) pour conscientiser la société sur ce qui se passe réellement sur le terrain", a-t-il déclaré. "C'est de cette manière seulement que les maux de la société pourront être combattus ou résolus".

Les dames entre deux âges affamées de sexe ciblent des enfants migrants en Suède


SociétéURL courte
Un documentaire de la Swedish Radio met en lumière le problème de la prostitution à Stockholm, où les «enfants des rues», pour la plupart d'origine étrangère, sont devenus une denrée convoitée chez les femmes entre deux âges. L'un des «enfants des rues» a qualifié cette tendance d’avantageuse, vu l'argent, la nourriture et le logement offerts.
À Stockholm, des femmes âgées se procurent des services sexuels auprès de jeunes migrants d'origine nord-africaine, a déclaré l'un des jeunes immigrants clandestins appelé Amin dans «Tendens», un court documentaire d'Abdelaziz Maaloum et d'Anders Ljungberg.
De son propre aveu, Amin a 17 ans et vient du Maroc. Avant de rejoindre la Suède en tant qu'immigrant clandestin, il avait vécu dans une vingtaine de pays différents, y compris en Islande et au Groenland.
CC0
/ Braunschweiger Monogrammist
Selon le jeune homme, beaucoup de ses camarades vivant dans le centre de Stockholm ont commencé à vendre des prestations sexuelles à des femmes suédoises entre deux âges. La demande, poursuit-il, est actuellement très élevée.
«J'ai personnellement rencontré beaucoup de femmes entre deux âges — mères, veuves, femmes divorcées et mariées. Elles offrent de l'argent, un abri, une douche et de la nourriture en échange de prestations sexuelles. Si tu veux, tu les accompagne, sinon tu peux toujours dire non», se confie-il.
D'après le documentaire, la prostitution a lieu surtout le soir, lorsque le trafic de drogue et d'autres activités criminelles ont déjà touché à leur fin.
Un sondage réalisé en 2017 par l'agence matrimoniale VictoriaMilan montre que les femmes scandinaves ont sans doute la plus forte libido au monde, à un degré qui pourrait être considéré comme de la nymphomanie dans certains cas.

Afrique du Sud : du sexe en échange de savon, sel et sucre


 
La frontière entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe est plus qu’une simple démarcation internationale. Elle détermine également la méthode de paiement des travailleuses du sexe : d’un côté de la frontière, ce paiement se fait en argent liquide, alors que de l’autre, les biens de consommations sont privilégiés.
La ville frontalière de Musina, située du côté sud-africain, est un point de passage des camions dans la région et également un lieu fréquenté depuis longtemps par les travailleuses du sexe, pour qui les longues heures d’attente que les chauffeurs routiers doivent passer en attendant d’obtenir le feu vert des douanes constituent une fenêtre d’opportunité.
La transmission du VIH chez les chauffeurs routiers a été reconnue comme un important facteur de propagation du virus, et depuis 1999, Musina est la cible de campagnes d’éducation sur le VIH/SIDA financées par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), dans le cadre de son projet « Couloirs de l’espoir ».
’Shayela nge condom’ (« Conduis avec un préservatif » en langue zoulou), dit un panneau mural près de la file des taxis de Musina, tandis qu’une autre peinture murale prodigue des conseils comme « Jouez la sécurité, le sida tue » et « Ne tentez pas le sort, utilisez toujours un préservatif ».
Susan -l’une des travailleuses du sexe qui fréquentent les parkings de camions, faisant payer 50 rands (6,5 dollars) pour un « petit moment » et 150 rands (19,5 dollars) pour la nuit- a expliqué à IRIN qu’avec le nombre croissant de travailleurs du sexe, cela devenait difficile d’obtenir ces tarifs.
« Parfois, je peux fixer le tarif à 100 rands (13 dollars) la nuit. C’est mieux que rien -il y a beaucoup de femmes ici », a-t-elle dit.
Un autre chauffeur routier zimbabwéen, qui s’est présenté sous le nom de Dube, a affirmé qu’il y avait désormais beaucoup de travailleuses du sexe venues du Zimbabwe. Il a reconnu ne pas savoir où les routiers pouvaient trouver des préservatifs gratuits.
« La situation au Zimbabwe [fait qu’on] voit de plus en plus de femmes essayer de se faire de l’argent facile en nous offrant leurs services [en Afrique du Sud]. Elles veulent juste l’argent qui leur permettra de prendre soin de leur famille une fois de retour à la maison », a-t-il dit.
« Les femmes en Afrique du Sud sont chères, mais de l’autre côté de la frontière au Zimbabwe, tu peux passer du bon temps pour quelques morceaux de savon, et des biens comme du sel ou du sucre », a-t-il ajouté.
L’économie zimbabwéenne est à l’agonie, avec un taux de chômage de 80 pour cent et un taux d’inflation annuel estimé officiellement à 2,2 millions pour cent, bien que des économistes indépendants l’évaluent à environ 12 millions pour cent.
L’Afrique du Sud, l’un des moteurs économiques du continent, est devenu attrayante pour les Zimbabwéens en quête de travail et d’une échappatoire à la pauvreté oppressante dans leur pays. Plus de trois millions de Zimbabwéens -environ un quart de la population- auraient quitté le pays depuis 2000, pour d’autres Etats de la région ou beaucoup plus loin, vers l’Angleterre, le Canada et l’Australie.
Le projet de recherche ’Couloirs de l’espoir’, lancé en 1999 avant la crise au Zimbabwe, souligne que « la vulnérabilité face au VIH des jeunes femmes, y compris les écolières et les jeunes vendeuses, qui cherchent un revenu tiré du commerce du sexe ou des relations sexuelles occasionnelles avec des chauffeurs routiers et d’autres groupes d’hommes plus âgés et avec des moyens financiers, est douloureusement élevé ».
Selon le document, il y aurait au moins 400 travailleuses du sexe permanentes, travaillant à plein temps, et 300 autres de passage, qui viennent en ville en période d’affluence. « Les plus jeunes sont âgées de 15 ans. La plupart des travailleuses du sexe logent dans des campements informels ou des banlieues pauvres et se rendent à la frontière pour solliciter les chauffeurs routiers là sur les emplacements [où ils se trouvent] ».
Source : All Africa

Les travailleuses du sexe s'organisent en Afrique de l'Est


 
Zawadi Nyong’o est consultante féministe indépendante en matière de justice sociale. Elle a étudié le phénomène de l’organisation des travailleuses du sexe en Afrique de l’Est. Lors d’une entrevue avec l’AWID, elle parle de son dernier livre intitulé When I Dare to Be Powerful (Quand j’oserai être forte), ouvrage dans lequel elle présente les histoires personnelles de femmes pratiquant le travail du sexe. Lisez la traduction de cet entretien sur une thématique qui n’est pas encore bien intégrée en milieu francophone.
AWID : L’action en faveur des droits des femmes est assez active en Afrique de l’Est mais, d’une manière générale, peu de documents sont élaborés dans la région. Comment l’idée de rédiger le livre When I Dare to be Powerful vous est-elle venue ?
ZAWADI NYONG’O : Les féministes de la région sont conscientes depuis longtemps de la nécessité de produire des documents sur ce qui se passe en Afrique. Une des priorités du Forum féministe africain est de faciliter la documentation d’expériences de femmes et de l’action féministe. La meilleure façon de parvenir à cet objectif est au travers de la narration. C’est pourquoi lorsqu’Akina Mama wa Afrika (AMwA) a accueilli le premier Institut de Leadership des Femmes africaines (ILFA) pour les activistes du travail du sexe d’Afrique de l’Est, celles-ci ont saisi l’occasion pour contribuer à la connaissance du féminisme africain et en particulier d’histoires des femmes en matière de droits sexuels en Afrique. L’ouvrage When I Dare to be Powerful réunit plusieurs histoires remarquables, dont certaines ont été vécues par des femmes qui étaient présentes à l’ILFA organisé en juin 2009 à Mombasa au Kenya. Durant l’Institut, nous avons invité les participantes à parler de leur propre histoire et nous avons interviewé huit d’entre elles. Au début de cette année, l’AMwA a décidé de compiler certaines de ces interviews et d’en faire un livre. Nous avons demandé aux femmes que nous avions interviewées si elles nous autorisaient toujours à publier leurs histoires, avons effectué plusieurs entrevues de suivi avec celles qui avaient donné leur accord et nous avons finalement réuni cinq histoires lumineuses qui ont été reprises dans le livre.
Notre objectif était de démystifier le travail du sexe, de présenter des histoires différentes et alternatives et de partager ces récits de façon accessible, créative et de lecture facile. Dans le contexte de l’action en faveur du développement et des droits des femmes, la tendance est à partager des informations à travers de rapports qui sont généralement destinés aux bailleurs de fonds et aux partenaires du développement mais qui ne sont pas facilement accessibles au grand public ou même aux organisations de base que ces rapports sont censés représenter. Nous avons considéré que la 4ème Conférence africaine sur la santé et les droits sexuels était une occasion propice pour faire connaître ces histoires et ce fut donc la première fois que le livre était présenté à une instance publique régionale.
AWID : Quelles réactions le livre a-t-il provoqué ?
ZAWADI : Les réactions ont été étonnamment et majoritairement positives. Le mouvement des travailleurs sexuels est en plein développement dans le monde et le livre souligne la nécessité de créer davantage d’instances pour les travailleuses du sexe qui sont souvent obligées de travailler de façon clandestine, de se défendre seules, de définir leur propre agenda du changement et de lutter pour leurs droits humains. De plus, il a été extrêmement gratifiant de voir comment la population générale d’Afrique de l’Est a réagi à ce livre et a participé au débat sur le travail du sexe et sur les droits des travailleuses du sexe. Le lancement du livre au Centre culturel français à Nairobi, à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2010, a suscité un très grand intérêt d’un groupe bigarré de personnes. En fait, l’événement a fait salle comble et certaines personnes se sont vues refuser l’entrée par manque de place. Environ une semaine plus tard, en compagnie de Peninah Mwangi, directrice exécutive du programme Bar Hostess Empowerment and Support Program (BHESP), première organisation de défense des droits des travailleuses du sexe au Kenya, qui a l’audace d’apparaître à la télévision nationale, nous avons été interviewées dans le cadre d’une populaire émission - débat ou talk-show transmise en direct sur plusieurs antennes régionales et dans plusieurs pays du continent.
Nous nous attendions à un grand nombre de réactions négatives ; nous avons toutefois été agréablement surprises de constater que la majeure partie des auditeurs qui appelait le programme se montrait favorable et soutenait notre position de défense des droits humains des femmes, indépendamment de tout jugement moral. Lorsqu’un des auditeurs a demandé combien gagnait cette travailleuse sexuelle, j’ai été particulièrement surprise que l’animateur, qui est un homme dont il était raisonnable de penser qu’il serait plutôt conservateur, a souligné que son invitée n’avait pas à répondre à ce type de questions qui, selon un avocat qui est intervenu pour parler de la constitution, n’aurait été posée à aucun autre invité.
AWID : Dans l’introduction du livre, vous posez la question suivante : « Les travailleuses du sexe sont-elles des victimes ou des bastions de la sexualité féministe ? » Pour rédiger cet ouvrage, vous vous êtes entretenues avec plusieurs travailleuses du sexe. Quelle est, selon vous, leur opinion à ce sujet ?
ZAWADI : Toutes les femmes dont les histoires ont été reprises dans le livre ont participé à l’ILFA organisé par AMwA, et une partie de l’Institut a abordé la question du féminisme et de la construction du leadership féministe. C’est pourquoi, même si au début de l’Institut certaines femmes ne s’étaient pas présentées comme féministes, elles l’étaient devenues à la fin de cette rencontre, comme en témoigne l’engagement des travailleuses du sexe présentées à la fin du livre ; ces femmes sont résolues à remettre en question le concept fallacieux de femmes « bonnes » ou « mauvaises », à prendre leurs propres décisions, à défier le patriarcat, à refuser les politiques de répression vis-à-vis de leur corps et à surmonter toutes les limitations qu’il faudra pour parvenir à l’autodétermination. Elles ne souhaitent pas être vues comme des victimes mais comme des personnes agissantes. Elles trouvent les façons de négocier l’argent, le sexe et le pouvoir.
Les travailleuses du sexe qui se voient elles-mêmes comme victimes sont souvent plus vulnérables aux risques de grossesses non désirées, de sévices, de viols, d’infections par transmission sexuelle, d’esclavage sexuel, voire de trafic. C’est pourquoi le livre When I Dare to be Powerful inclut plusieurs conseils sur la gestion des risques proposés par les travailleuses du sexe durant l’ILFA. Ces conseils ont été appréciés par d’autres travailleuses du sexe et activistes des droits des travailleuses du sexe du monde entier qui, après la lecture de ce livre, ont signalé que cette liste de conseils était l’une des plus utiles et des plus complètes qu’elles aient jamais vue.
AWID : Quel est le rapport entre les principales organisations de droits des femmes et les organisations et activistes des droits de travailleuses du sexe dans la région ?
ZAWADI : Beaucoup de travailleuses du sexe doutent qu’il y ait un espace pour elles au sein du mouvement féministe car celui-ci est encore divisé quant à l’inclusion de la cause des droits des travailleuses du sexe. Rares sont les organisations qui apportent un soutien ouvert à l’action des travailleuses du sexe : Tanzania Gender Networking Programme in Tanzania, Urgent Action Fund –Africa et Trust for Indigenous Culture and Health au Kenya, et naturellement AMwA en Ouganda.
AWID : Comment expliquer cette situation ? Est-ce que le travail du sexe est considéré comme « immoral » ou parce qu’il n’est guère question dans les médias des abus commis contre les droits des travailleuses du sexe ?
ZAWADI : C’est un mélange des deux. D’une manière générale, les gens sont réticents à parler de sexe, de sexualité et donc de travail du sexe. Beaucoup ne le reconnaissent même pas comme un travail, où il existe un accord formel ou informel de paiement entre le prestataire du service et le client. Les organisations des droits des femmes préfèrent souvent éviter d’être stigmatisées par ce qu’elle considère comme des « questions liées au lesbianisme » ou « questions liées aux travailleuses du sexe », sans considérer qu’il s’agit de questions de droits humains et non de moralité. C’est pourquoi beaucoup reste encore à faire au sein du mouvement des droits des femmes pour qu’il représente vraiment le caractère indivisible et inaliénable des droits humains.
Par ailleurs, la majorité des travailleuses du sexe travaille de façon clandestine en raison de la législation en vigueur, ce qui a favorisé leur invisibilité. La situation juridique commence précisément à évoluer sous la pression des organisations de travailleuses du sexe dont la création dans la région ne remonte qu’à trois ou cinq ans au plus. Il est en effet plus probable que les organisations principales prennent en charge des problèmes rendus visibles par des organisations de base marginalisées. Le développement des mouvements pour la santé et les droits sexuels dans la région se manifestent également par la consolidation des mouvements des organisations féministes. Tel est le cas dans le plaidoyer actuellement mené à bien à propos du projet de loi dit Bahati Bill*en Ouganda où la campagne a été dirigée par des partenariats entre les organisations de LGBTI et des organisations et activistes féministes qui ont ainsi réussi à mobiliser l’appui de plusieurs autres organisations d’intégration des questions de genre de la société civile. (...)
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Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’intégralité de l’article sur le site AWID

Les "Fourmis rouges" expulsent violemment des familles de Johannesburg



Des "Fourmis rouges" avant l'expulsion de résidents d'immeubles de Johannesburg. Photo : Nigel Branken.


Les "Fourmis rouges" expulsent violemment des familles de Johannesburg

Il n’aura fallu qu’une journée pour que les habitants d’un bloc d’immeubles du quartier pauvre de Berea, à Johannesburg, se retrouvent à la rue. Mardi, une compagnie de sécurité privée a envoyé des hommes, armés de fusils et de pied de biche, qui n’ont pas hésité à balancer par les fenêtres tous les biens des occupants. Une application brutale et singulière d’une décision de justice, filmée et dénoncée par notre Observateur.
Le quartier de Berea, situé au cœur de Johannesburg, compte de nombreux immeubles désaffectés, abandonnés par leurs propriétaires faute de rentabilité. Une pratique est désormais courante : des escrocs n’hésitent pas à revendiquer la propriété de ces biens immobiliers et contraignent les habitants à leur payer un loyer, en toute illégalité. Selon des documents juridiques et le témoignage de plusieurs résidents, c’est ce qui s’est passé au Ridge Hotel de Berea, un ancien hôtel transformé en un ensemble d’immeubles résidentiels, comptant environ 300 appartements.
Après avoir tenté sans succès de faire renvoyer les faux propriétaires, en faisant notamment appel à une compagnie de sécurité privée, le propriétaire d’origine de l’hôtel, la société Tenitor, s’est finalement résolu à demander à une cour de justice d’émettre un ordre d’expulsion des résidents de l’immeuble.
Selon Louise du Plessis, membre de l’association des Avocats des droits de l’Homme d’Afrique du Sud, "il est très compliqué pour les propriétaires de traîner ces escrocs en justice : la ville voudrait bien s’en débarrasser, mais il y a tellement d’autres cas plus graves de délinquants et criminels à traiter, que ce genre d’affaires n’est pas dans les priorités de la justice. Même si un faux propriétaire tombe après une longue procédure judiciaire, il y en aura beaucoup d’autres pour prendre sa place. C’est donc bien plus facile pour le propriétaire d’origine d’obtenir une décision l’autorisant à expulser tous les locataires, pour ensuite revendre l’immeuble".
C’est ce qu’a décidé de faire Tenitor. Les résidents ont fait appel, sans succès, et ont été contraints mardi 14 juillet de quitter les lieux. Le sheriff local a autorisé une des nombreuses compagnies de sécurité privée du pays a envoyer ses "Red Ants" ("Fourmi rouges"), nom donné aux employés des sociétés en charge des expulsions musclées de résidents.
Le shérif de la police de Johannesburg , en charge de l’expulsion, a refusé de répondre aux questions de France 24. Le porte parole de Tenitor n’a pour sa part pas donné suite à nos sollicitations. Il a néanmoins exprimé sa sympathie aux résidents expulsés
dans une interview à une télévision locale
, expliquant qu’il n’y avait aucun autre moyen pour le propriétaire de recouvrer ses dettes.
Louise du Plessis ajoute :
"Généralement, ces immeubles sont abandonnés par leurs propriétaires, et des escrocs, par diverses astuces ou tout simplement par la force, se font payer le loyer par les résidents. Il y a de telles difficultés pour se loger dans cette zone de la ville, que les gens sont désespérés et finissent par obtempérer et payer à des personnes qui ne sont absolument pas propriétaires". Les shérifs font appel aux ‘Fourmis rouges’ depuis des années maintenant. La première entreprise de ce genre portait ce nom, ‘Red Ants’, mais désormais, le terme est utilisé pour désigner les employés de toutes les entreprises qui gèrent les expulsions, dont les membres sont en général vêtus en rouge. Ces employés sont souvent pauvres, travaillent en intérim à la journée, et ne sont pas franchement formés pour ce genre d’emploi. Il n’y a vraiment aucune raison pour qu’ils procèdent aux expulsions d’une façon si inhumaine".
"Ils chantaient en agitant leur pied de biche : ils jouaient clairement la carte de l’intimidation"
Nigel Branken est un activiste qui vit à Hillbrow, un quartier adjacent à Berea. C’est un des rares Sud-africains blancs à habiter cette zone pauvre de Johannesburg. Il a déménagé avec sa famille pour aider à
mettre en lumière les nombreuses difficultés quotidiennes des habitants.
La nuit précédent l’arrivée des Red Ants, j’ai entendu dire qu’une expulsion de masse allait être organisée le lendemain matin. J’ai contacté rapidement quelques autres activistes et nous avons décidé de nous rendre sur place pour témoigner. Les résidents étaient censés être prévenus de leur expulsion 48 heures en avance, mais selon eux, ils n’ont appris qu’à 3 h du matin qu’elle commencerait le jour même, à 10 heures ! Nous nous sommes rendus sur place à l’aube pour attendre l’arrivé des "Fourmis rouges". J’en avais déjà rencontré quelques semaines auparavant lors d’une précédente expulsion dans une autre partie de la ville, et j’avais vu certains d’entre eux voler des biens aux gens qu’ils étaient en train de jeter dans la rue.
À l’hôtel Ridge, de nombreux résidents avaient déjà mis leurs affaires sur le trottoir. La mission n’est pas facile : l’immeuble fait 14 étages, l’ascenseur ne marche pas, et certains étaient là depuis 15 ans et avaient donc accumulé beaucoup de choses.
Dans cette vidéo, selon notre Observateur, les voix qui peuvent être entendues sont celles de "Fourmis rouges" chantonnant et s’encourageant mutuellement lors de l’expulsion.
Vers 9h30, environ 200 "Fourmis rouges" sont arrivés, dans des véhicules esquintés, portant des uniformes trop grands ou mal taillés. Ils chantaient en agitant leur pied de biche : ils jouaient clairement la carte de l’intimidation.
Des Fourmis rouges montent dans l'immeuble par les escaliers extérieurs.

Les "Fourmis rouges" ont pointé leurs fusils vers les immeubles, comme s’ils avaient peur que les résidents ne leur jettent des choses à la figure depuis les fenêtres. Ensuite, ils ont dégagé l’entrée des immeubles en balançant les affaires des résidents de l’autre côté de la rue, créant un désordre monstre. Ils sont alors entré, et ont pris tout ce qui restait dans les appartements. Beaucoup de gens n’avaient pas voulu croire à l’expulsion et n’avaient même pas commencé à faire leurs affaires. Certains ont refusé de bouger et ont été évacués de force. J’ai vu un homme avec la bouche en sang, qui m’a assuré qu’il avait été frappé. Une femme m’a aussi raconté qu’elle avait mis toutes ses économies dans son matelas et que, celui-ci ayant été jeté sur le trottoir, elle ne le trouvait plus. Des enfants criaient et pleuraient sur le trottoir. Aucun plan de relogement n’était prévu.
Des Fourmis rouges casse un mur près des immeubles, pour faciliter la sortie des biens des appartements. 
"Des ‘Fourmis rouges’ m’ont pris en chasse pour m’empêcher de continuer à filmer"

Des policiers étaient présents, mais regardaient la scène de loin. À plusieurs reprises, le chef des "Fourmis rouges" m’a ordonné d’arrêter de filmer. J’ai refusé, arguant que j’avais le droit de filmer dans l’espace public. Ça a fini par l’énerver et deux "Fourmis rouges" m’ont pris en chasse, me menaçant avec des pied de biche. J’ai couru vers les policiers et demandé leur protection, et je suis resté là jusqu’à ce que ces deux employés s’en aillent. Les résidents m’ont dit qu’ils ne comprenaient pas ce qui se passait, affirmant tous qu’ils payaient leurs loyers. Mais beaucoup ne semblaient pas vraiment savoir qui était le propriétaire de l’immeuble. Ils se contentaient de dire que tout ce qu’ils voulaient, c’était payer et rester chez eux. Ils sont nombreux à avoir passé la nuit dans la rue, pour veiller sur leurs biens, mais ils se sont depuis dispersés et logent chez des amis ou de la famille.
Pour moi, les résidents comme le propriétaire sont les victimes dans cette histoire. Mais je ne comprends pas pourquoi le shérif a autorisé l’intervention de "Fourmis rouges". Il n’y a pas besoin de faire les choses de manière si agressive. J’espère que les images que j’ai prises et celles de mes amis permettront de mettre fin à ce genre de comportement."

PARIS 26/5/2018 • LA "MARÉE POPULAIRE", DE RÉPUBLIQUE À BASTILLE

la vitre du cockpit explose en plein vol, un Airbus A319 se pose en urgence

 
 
FRAYEUR - Un Airbus A319 de la compagnie chinoise Sichuan Airlines avec 128 personnes à bord a dû se poser en urgence lundi après l’éclatement d’une vitre du cockpit. Le copilote, blessé lors de l’incident, a été aspiré vers l’extérieur et n’a dû sa survie qu’à sa ceinture.
- Jean-Moïse Dubourg
Immense frayeur pour l’équipage et les voyageurs d’un vol de la compagnie Sichuan Airlines lundi dans le ciel chinois. Alors que l’appareil - un Airbus A319 - se trouvait à 32 000 pieds (9 700 mètres d’altitude) et effectuait la liaison entre la métropole de Chongqing (dans le sud-ouest du pays) et Lhassa (au Tibet), une vitre du cockpit a explosé. Un incident rarissime qui a contraint le pilote à atterrir d’urgence à Chengdu, cité située à seulement 400 kilomètres environ du point de départ, a annoncé l’Administration de l’aviation civile chinoise (CAAC).
Le copilote, aspiré vers l’extérieur en raison de la dépressurisation, a été blessé au cours de l’incident, tout comme une hôtesse de l’air, légèrement touchée un peu plus tard lors de l’atterrissage, selon un communiqué de la CAAC, qui ne précise pas la gravité des blessures du copilote, visiblement atteint au visage et à la taille. Une enquête a été ouverte pour connaître les raisons exactes de cet incident.

Le pilote devient un héros

Alors que l’avion progressait à une vitesse comprise entre 800 et 900km/h, le pilote est parvenu à effectuer un atterrissage d’urgence malgré le froid qui a envahi la cabine. "Le pare-brise a éclaté soudainement et un bruit fort a retenti, a raconté dans les colonnes du quotidien chinois Chengdu Business Daily Liu Chuanjian, le pilote, véritable héros sur Internet depuis quelques heures. Quand j'ai regardé de côté, j'ai vu que le copilote se trouvait déjà à moitié à l'extérieur de l'appareil à travers la fenêtre. Heureusement, sa ceinture était attachée."
L'avion vibrait fortement
"Tout volait dans la cabine de pilotage, a également précisé le pilote alors qu’aucun blessé n’est à déplorer parmi les passagers. Beaucoup d'équipements fonctionnaient mal et le bruit était si fort qu'on n'entendait plus la radio. L'avion vibrait fortement et il était impossible de lire les instruments et d'agir." Il a pourtant réussi à garder son sang-froid pour parvenir à poser sans heurt son appareil après une vingtaine de minutes de descente.
Jean-Moïse Dubourg

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Paris - L'attaque au couteau à Paris revendiquée par le groupe Etat islamique, et qui a coûté la vie samedi soir à un passant, a été perpétrée par un Français né en 1997 en Tchétchénie, dont les parents ont été placés dimanche en garde à vue.

Le jeune homme, abattu par les policiers juste après l'attaque, "est un Français né en Tchétchénie en 1997. Son père et sa mère ont été placés en garde à vue dimanche matin", a déclaré à l'AFP une source judiciaire.
"Il n'avait pas d'antécédent judiciaire", a-t-elle ajouté.
Un passant, âgé de 29 ans, a été tué et quatre personnes blessées par cet homme armé d'un couteau qui a crié "Allah Akbar", selon des témoins. Les blessés sont hors de danger, a indiqué dans la nuit le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a frappé plusieurs fois la France depuis 2015, a rapidement revendiqué l'attaque. "L'auteur de cette attaque au couteau à Paris est un soldat de l'Etat islamique", a déclaré une "source sécuritaire" à Amaq, l'agence de presse de l'EI.
"La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté", a réagi le président Emmanuel Macron sur Twitter.
Le Premier ministre Edouard Philippe a salué "l'exceptionnelle réactivité des forces de police", dont l'intervention en quelques minutes a permis d'éviter "un bilan plus lourd".
L'agression a eu lieu peu avant 21H00 rue Monsigny, dans le IIe arrondissement, en plein coeur de Paris, près de l'Opéra, un quartier touristique de bars, restaurants et théâtres très fréquenté le samedi soir.
"A ce stade et sur la foi d'une part de témoignages faisant état du fait que l'agresseur a crié +Allah Akbar+ en attaquant les passants au couteau", et "compte tenu du mode opératoire, nous avons saisi la section antiterroriste du parquet de Paris", a déclaré le procureur de la République François Molins.
Un policier a fait usage d'un pistolet à impulsions électriques pour maîtriser l'assaillant, qui avait menacé les forces de l'ordre. Puis un deuxième fonctionnaire de police lui a tiré dessus à deux reprises, le blessant mortellement, selon une source policière.
Un homme de 34 ans a été transporté en "urgence absolue" à l'hôpital parisien Georges-Pompidou et une femme de 54 ans a aussi été grièvement blessée. Une femme de 26 ans et un homme de 31 ans l'ont été plus légèrement.
"La personne la plus grièvement blessée (...) va mieux", elle "a été opérée et donc aujourd'hui elle est sauvée", s'est réjoui dans la nuit Gérard Collomb, qui s'est rendu à son chevet à Georges-Pompidou. "Deux de ses amis sont dans un autre hôpital, ils sont totalement hors de danger. Une quatrième personne qui avait été blessée est aussi hors de danger", a-t-il ajouté.
Le ministre a tenu à "saluer (la) mémoire" du jeune homme qui "a perdu la vie". "C'est à nouveau la jeunesse de France qui est frappée", a-t-il relevé, deux ans et demi après les attentats sanglants du 13 novembre 2015, au Bataclan et sur des terrasses des Xe et XIe arrondissements de Paris.
Près de l'Opéra, les témoins racontaient la panique qui a saisi ceux qui passaient la soirée dans le quartier. "On a entendu deux coups de feu, on ne savait pas ce que c'était, on a vu des gens partir en courant et on est partis en courant aussi", a raconté Sébastien, qui se trouvait à la terrasse bondée d'un café avec deux amis.
"On a croisé quelqu'un qui sortait de l'immeuble et qui a dit avoir vu l'assaillant égorger quelqu'un. Des gens se sont réfugiés dans le bar", a ajouté son ami Maxime.
- "Représailles" -
"Ce soir, notre ville a été meurtrie", a dit la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s'est rendue sur place. "Une attaque lâche et barbare qui ne peut se réclamer d'aucune religion et que nous condamnons fermement", a abondé la grande mosquée de Paris.
Cette attaque intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste. La dernière attaque meurtrière, le 23 mars à Carcassonne et à Trèbes (sud-est), avait porté à 245 le nombre de victimes tuées dans les attentats sur le sol français depuis 2015. Des attaques ont déjà été menées au couteau, notamment à Marseille en octobre 2017.
Particulièrement visée, la France fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l'EI. Dans sa revendication, l'EI affirme que l'assaillant de Paris a agi "en représailles envers les Etats de la coalition".