Six corps repêchés dans le lac d'Annecy en quelques mois


Pas moins de six corps ont été repêchés dans le lac d'Annecy (Haute-Savoie) depuis la noyade d'un adolescent en juillet dernier mais les recherches devraient s'arrêter là, assure la gendarmerie, qui ne veut pas accréditer la "réputation infondée" d'un "lac maléfique".

Le repêchage des deux derniers corps a eu lieu le 16 novembre 2011 mais il n'a été annoncé que jeudi par la gendarmerie de Haute-Savoie.

Les enquêteurs attendaient en effet le résultat des tests ADN pour communiquer, "afin d'éviter des interrogations qui auraient ravivé inutilement la douleur des familles", a expliqué à l'AFP le colonel Bertrand François, commandant du groupement de gendarmerie de la Haute-Savoie.

Il s'agit d'un couple de touristes, alors âgés de 26 ans et originaires des Ardennes, qui s'étaient noyés en 2005 au cours d'une sortie à bord d'un petit bateau. Plusieurs témoins avaient assisté impuissants à la scène.

"La femme, enceinte, avait coulé et son époux avait plongé pour la récupérer", a raconté le colonel François.

A l'époque, les recherches conduites par la gendarmerie avaient été vaines.

C'est le succès des opérations menées l'été dernier, en coopération avec la gendarmerie genevoise, qui a motivé la reprise des investigations.

Alors qu'ils recherchaient le corps d'un adolescent de 15 ans qui s'était noyé le 2 juillet au cours d'une sortie en pédalo, les gendarmes avaient en effet repêché trois autres corps en 48 heures.

Ils ont depuis été identifiés comme étant celui d'un homme d'une quarantaine d'années qui avait fait part de son intention de se suicider et de deux hommes d'une vingtaine d'années qui avaient volé un voilier sur le lac.

Tous trois étaient portés disparus depuis 2002.

"C'est la technologie qui a permis de faire la différence", a expliqué à l'AFP le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud.

Les corps ont en effet été localisés grâce à deux sonars prêtés par la gendarmerie de Strasbourg et par la gendarmerie de la navigation de Genève.

Par la suite, les gendarmes suisses ont proposé de mettre leur matériel et leurs plongeurs à la disposition de leurs collègues français à titre gratuit.

"En 2005, nous n'avions pas les moyens ni les capacités de plonger si profond. Dans l'intérêt des familles, nous avons voulu retenter le coup", explique le colonel François.

Cette coopération a permis de localiser les corps mi-octobre par 62,2 mètres de fond. Leur conservation a été rendue possible par les quelque 4° qui règnent en permanence au fond du lac, selon la gendarmerie.

Puis le 16 novembre, quinze plongeurs suisses et français ont remonté les deux naufragés après "deux jours d'intenses opérations".

Ils ont été formellement identifiés mercredi grâce à leur ADN au laboratoire de police scientifique de Lyon.

Le lac d'Annecy ne devrait cependant pas devenir le nouveau Loch Ness des Alpes, assure la gendarmerie. Les recherches devraient en effet s'arrêter là car "il n'y a pas d'autres cas en suspens", selon le colonel François.

"On ne veut pas alimenter une réputation infondée selon laquelle le lac d'Annecy serait maléfique", ajoute-t-il.

Source LePoint

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