europe1.fr
31 ans après, le mystère de "la martyre de l'A10" enfin résolu
Par Pierre de Cossette, édité par Romain David
INFO EUROPE 1Sa petite tombe blanche, à quelques kilomètres du château de Chambord,
est souvent fleurie par des anonymes. Elle est surmontée d’une tête
d’ange et d’une stèle, sur laquelle figure l’inscription : "À la mémoire
de la petite inconnue de l’A10". Selon les informations d'Europe 1, les
enquêteurs pensent enfin avoir trouvé le nom de celle que l'on a
surnommé "la martyre de l'A10", Inass. Ses parents devraient être mis en
examen, jeudi.
Les jours passent, personne ne signale sa disparition. Les gendarmes diffusent un portrait-robot – le visage de la fillette est si abîmé qu’il est inenvisageable de le montrer. Plus de 60.000 écoles maternelles sont consultées, sans succès. En 1993, l’affaire est même au sommaire de l'émission Témoin numéro un, sur TF1. En 2012, la justice lance un nouvel appel à témoin, comptant sur les remords d'un membre de la famille ou sur un témoin qui, à l'époque des faits, n'aurait pas fait le lien avec la disparition.
Au cours de leur garde à vue, de nouvelles comparaisons ADN ont conforté la certitude des enquêteurs, qui ont pu les interroger sur ce qu’il s’est produit, à l’été 1987. Parmi une fratrie de sept enfants, le couple a bien eu une petite fille en 1983, qui a ensuite disparu de la situation. L'enfant, prénommée Inass, serait donc morte à l'âge de quatre ans. Ce jeudi, les parents de la petite "martyre de l’A10" doivent être présentés au juge d’instruction de Blois en vue de leur mise en examen.
30 ans d’anonymat
Le 11 août 1987, des agents d'entretien de l'autoroute découvrent dans un fossé, entourée d’une couverture, la dépouille d'une fillette aux boucles brunes. Elle est habillée d'un short et d'un t-shirt, avec une robe de chambre à carreaux bleus et blancs, mais porte surtout d'innombrables traces de violences : brûlures, morsures et fractures non consolidées. D’après les médecins légistes, la victime, âgée de 3 à 5 ans, est décédée depuis quelques heures seulement.Les jours passent, personne ne signale sa disparition. Les gendarmes diffusent un portrait-robot – le visage de la fillette est si abîmé qu’il est inenvisageable de le montrer. Plus de 60.000 écoles maternelles sont consultées, sans succès. En 1993, l’affaire est même au sommaire de l'émission Témoin numéro un, sur TF1. En 2012, la justice lance un nouvel appel à témoin, comptant sur les remords d'un membre de la famille ou sur un témoin qui, à l'époque des faits, n'aurait pas fait le lien avec la disparition.
Coup de pouce du destin
Sur la couverture, des prélèvements ADN ont permis de recueillir plusieurs empreintes génétiques, dont celles identifiées comme appartenant à des membres de la famille, notamment les parents. Et c’est de la science que va venir la solution. Fin 2016, un homme est arrêté dans une affaire banale ; son ADN est confronté automatiquement à la base des empreintes génétiques inconnues, et il "matche". Il s’agit selon toute vraisemblance d’un frère de la fillette. Après avoir pris le temps, les gendarmes de la section de recherches d’Orléans ont fini par retrouver les parents, aujourd'hui sexagénaires. Ils les ont interpellés dans l'Aisne et en région parisienne, mardi.Au cours de leur garde à vue, de nouvelles comparaisons ADN ont conforté la certitude des enquêteurs, qui ont pu les interroger sur ce qu’il s’est produit, à l’été 1987. Parmi une fratrie de sept enfants, le couple a bien eu une petite fille en 1983, qui a ensuite disparu de la situation. L'enfant, prénommée Inass, serait donc morte à l'âge de quatre ans. Ce jeudi, les parents de la petite "martyre de l’A10" doivent être présentés au juge d’instruction de Blois en vue de leur mise en examen.